Petite liste non-exhaustive des trottoirs où il vaut mieux ne pas trainer le soir

Publié le par clairesse



29 janvier, Place de l'Opéra, Paris 9e
Nico, envoyé spécial dans les rangs de la manif la plus paisible du monde:
Alors que nous marchions joyeusement dans le froid au son des Tarace Boulba, un mur de CRS à contre-sens nous a carrément foncé dessus... après la surprise et la fuite, une montée de grogne s'élevait alors de nos rangs, remplis de gentils profs, salariés, étudiants, infirmiers, archéologues, chercheurs, lycéens... rien ne justifiait cette démonstration de force stupide (en même temps on s'attendait pas trop à de la poésie avec eux)... mais le pire était l'acharnement qu'ils ont eu avec certains manifestant(e)s à coup de savates dans la tête, de coups de matraques et de poings... alors que ces dernier(e)s n'avaient fait absolument aucun geste de violence... la haine attisant la haine, nous tendions tant bien que mal des barricades poubelliques ou des murs de Smart... qu'ils ont soigneusement détruites au passage, en dispersant tout le monde à grand coup de gaz lacrymogène...!



31 janvier, Place Denfert-Rochereau, Paris 14e
Il était question de saboter l'antiterrorisme

La manifestation qui a eu lieu hier en soutien aux inculpés de l’antiterrorisme a réuni environ 3000 personnes, qui ont défilé à Paris, de Luxembourg à la prison de la Santé. Un dispositif policier démesuré jusqu’au ridicule a bloqué les manifestants, les empêchant de s’approcher de la prison où est incarcéré, entre autres, Julien. Cette provocation n’a pas empêché les manifestants de tirer toutes sortes de feux d’artifice, dont un certain nombre a atterri directement sur le dispositif policier, et dont les explosions ont été entendues depuis l’intérieur de la prison, où il a régné, à ce moment-là, une euphorie rageuse.

La manifestation s’est ensuite repliée vers la place Denfert-Rochereau, où elle a été encerclée par la police, qui s’est livré à des arrestations arbitraires, visant spécialement certains membres des comités de soutien - qui sont encore actuellement gardés à vue. D’autres arrestations ont eu lieu peu après devant le centre de rétention de Vincennes, où une partie des manifestants s’était regroupée en soutien aux inculpés de l’incendie du centre - tous ont été libérés depuis.




1er février, petite salle du Lido (cinéma art et essai de Limoges)
12 personnes sont là pour un glaçant Frozen River, ambiance Dardennes au Canada. Au générique de fin, un spectateur qui mangeait le plus discrètement possible des haribos manque de se faire lyncher par une dame qui avait visiblement beaucoup de souffrance retenue, après avoir été à deux reprises averti d'un autoritaire chhhhhhhht! qui humait déjà le ridicule. Sidérés, le reste des spectateurs est surtout déçu de ne pas pouvoir digérer paisiblement le film, tandis que les "vous n'avez qu'à manger des pizzas surgelées" et les "madame vous êtes folle!" pleuvent à travers la salle. Zorro s'élève pour défendre la bourgeoise au nom de la cinéphilie et des jeunes qui ne respectent personne. Une spectatrice tente de faire la médiation, les autres hésitent mais comme ce sont des bibliothécaires à la retraite ils décident sagement de s'éclipser.
Si la castagne peut prendre même dans la petite salle du Lido, c'est definitely que les Français sont mal.

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C
>Lio: Je viens d'apprendre la création d'un comité de soutien aux haribophiles incompris au cinéma de Bugeat (le plus près de Tarnac). Je sais que tu t'es retiré de la chose publique il y a bien longtemps mais surveille, il y aura sans doute bientôt une section lyonnaise...
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L
Moi qui ai pas mal bourlingué dans l’avis, glissant comme tout honnête citoyen du non-autorisé à celui d’imposition, je voulais donner le mien. <br /> <br /> Depuis un temps, j’avais pris pour habitude de manger des bonbons au cinéma. Puis peu à peu, de dentistes en couronnes, de bridges en amalgames, je n’en ai même plus mangé qu’au cinéma. Aujourd’hui j’ai souvent l’impression d’y retourner pour ça, là-bas c’est autorisé, c’est ma récompense, c’est mon moteur à films.<br /> <br /> C’est comme une fille à Lyon, j’aime bien boire un café avec elle, non qu’elle soit particulièrement jolie ou même gracieuse mais parce qu’elle m’offre toujours une cigarette.
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